Le siècle des Lumières

Au siècle des Lumières, l’homosexualité devient un « goût » plutôt qu’un vice. Dans "Essai sur la pédérastie", le philosophe anglais Jérémy Bentham s'interroge sur la sévérité des peines infligées aux homosexuels.
Selon lui, l'homosexualité ne produit aucun préjudice à personne. Il va même jusqu'à affirmer que tous les  personnages de l'antiquité ont eu, à un moment ou un autre, un certain penchant homosexuel.

 Jérémy Bentham, 1748-1832

Dans son ouvrage "Des délits et des peines" Cesare Beccaria, pense notamment qu'il faut décriminaliser l'homosexualité.

  Rousseau, quant à lui, est beaucoup moins favorable à l'homosexualité. Dans le livre II des "Confessions", il démontre même un dégoût certain pour les homosexuels.

En dehors de ces débats philosophiques, l'homosexualité va gagner du terrain dans les villes.

En France, suite à la Révolution de 1789, l'Assemblée Constituante adopte en 1791 le nouveau code pénal et supprime les relations entre personnes de même sexe de la liste des délits. C'est le Duc de Cambacérès (1753-1824)qui rédige les nouveaux codes civil et pénal. Napoléon est pleinement conscient de l'orientation affective de son second. Bien que son complice et protecteur, Napoléon lui conseillera tout de même de s'afficher avec une femme pour faire cesser les railleries à son sujet. Mais, l'absence de poursuites au niveau légal n'implique pas pour autant une plus grande acceptation morale des relations entre hommes, qui restent extrêmement mal jugées par la bourgeoisie, les autorités religieuses et par la population.

En Autriche, malgré quel'Empereur Joseph II a aboli la peine de mort pour sodomie en 1787, une loi héritée du Saint-Empire Germanique, la peine reste la prison à vie avec travaux forcés jusqu'en 1852. Une année plus tard, l'Autriche criminalise les relations sexuelles entre femmes, mais réduit par la même occasion les peines frappant les relations entre hommes.

En 1813, la Bavière suit l'influence du Code Napoléon, et sur les recommandations du juriste Anselme Von Feuerbach, dépénalise les relations entre personnes de même sexe. En 1851, la Prusse punit de prison "la débauche contre nature", à savoir la sodomie.

En Angleterre, sous le règne de la Reine Victoria, la peine de mort est abolie en 1861 et transformée en prison à vie.