Après la Seconde Guerre Mondiale ou l'homosexualité était persécuté, on voit apparaitre une nouvelle ère où l'homosexualité est plus ou moins toléré.

En effet, on peut constater qu'après la fin du XXeme siècle de nouvelles dispositions ont été prises notamment dans les pays européens. Au sortir de la guerre les esprits ne sont pas préoccupés par la question de l'homosexualité et ce n'est qu'en 2000 qu'une réelle progression sur cette question est envisagée. Au début du XXIeme siècle, on voit l'apparition de lois, de livres, de films parlant de l'homosexualité en toute liberté. Les livres datent du XXeme siècle mais ils ne sont vraiment lus qu'à partir du XXIeme siècle comme La confusion des sentiments de Stefan Zweig et Le baiser de la femme araignée de Manuel Puig, tous les deux des auteurs du XXeme siècle. Harvey Milk, le film retracant l'histoire d'un politicien américain ouvertement gay, raconte les origines des mouvements gays et lesbiens aux Etats-Unis. 

Concernant les lois des pays, il y a beaucoup de progression mais ça reste minoritaire. Par exemple entre 2000 et 2010, 10 pays dans le monde seulement ont légalisé le mariage homosexuel: la Belgique, les Pays Bas, l'Espagne, le Canada, l'Afrique du Sud, la Norvège, la Suède, le Portugal, l'Islande et l'Argentine. On remarque que ce ne sont pas forcément les pays développés qui légalise l'homosexualité. En France, le mariage homosexuel est implicitement exclu par les articles 75 et 144 du Code Civil.

Concernant les lois pénalisant l'homophobie, malheureusement les pays comme la France, Pays Scandinaves, Pays Bas et Italie, aujourd'hui encore, nous ne voyons pas de lois à proprement parlé mais des projets de lois encore lointain. En France, les actes sexistes ou homophobes sont punis par le Code Pénal depuis le 1er janvier 2005 et un projet de loi a été déposé a l'Assemblée Nationale depuis le 12 mars 2003. De même dans les Pays Scandinaves et les Pays Bas, aucune nouvelle depuis une proposition de loi. En Italie, une association veut que la loi Mancino qui consiste à "condamner les actions et déclarations liées à l'idéologie nazie et fasciste" soit modifié en incluant les actes homophobes mais aucune nouvelle n'a été délivrée depuis lors.

EN EUROPE

La situation à l’échelle européenne est assez confuse. Certains pays ou groupements de pays s’engagent dans des voies de l’autorisation, d’autres sont dans des positions plus attentistes. Il n’y a pas longtemps, de nombreuses personnes affirmaient que nous assistions à la naissance d’un droit au mariage pour les homosexuels sur le plan européen.

La Bosnie, la Yougoslavie et l'Arménie pénalisent encore l'homosexualité. Elle est encore pourchassée de manière indirecte en Turquie. Généralement, les forces de l'ordre de ces pays sont auteurs de violences et de pressions à l'encontre des gays et lesbiennes et de leurs associations. Le plus étonnant est le Liechtenstein, qui interdit aux homosexuels de se réunir et censure les publications homosexuelles.

Il est certain que Les Etats seron attentifs aux demandes d'adhésion à l'U.E. venant de ces Etats.On assiste de plus en plus à une reconnaissance par les tribunaux d’une vie de couple homosexuelle. Celle-ci permet d’éviter les conflits les plus difficiles résultant de la séparation des concubins par leur volonté ou par leur mort (droit d’indemnisation, séparation des biens achetés ensemble, reprise du bail,…).

EN AMERIQUE

En Amérique du Nord:

Aux États-Unis, beaucoup pensent que c'est le pays des libertés, de la liberté. Beaucoup pensent qu'y être gay ou lesbienne, c'est le paradis.Mais 13 États ont toujours dans leurs législations des "sodomy laws" qui interdisent de fait les pratiques homosexuelles, et 5 d'entre eux ne condamnent pas ce type de pratiques pour les hétérosexuels. Ces États incluent dans la sodomie les rapports bucco-génitaux, ce qui permet de poursuivre également les femmes.

En Amérique Centrale:

La Jamaïque est plus tolérante avec la marijuana qu'avec les orientations sexuelles et affectives minoritaires qui risquent 10 ans d'emprisonnement. Cuba n'est pas en reste. En Guyana, à un saut de puce de la France, on y risque la prison à vie ! Les Bahamas ne lésinent pas avec les gays. Tandis qu'à Puerto Rico (État associé aux États Unis), l'homosexualité est encore punie par la loi.

En Amérique du Sud:

La situation semble moins dramatique. Mais en Argentine, les forces de l'ordre font littéralement la chasse aux gays. Tandis que le Brésil est le pays où l'on compte le plus de crimes à l'encontre des Homosexuels et transsexuels. A peine 10% de ces meurtres donnent lieu à l'ouverture d'une enquête policière et 4% aboutissent à une condamnation.

AU MOYEN ORIENT

Comme la Turquie, Israël ne condamne pas directement les homosexuel(le)(s), mais ils sont poursuivis dans un cas pour obscénité et dans l'autre pour outrage aux mœurs. Dans tous les autres pays, l'homosexualité est réprimée. Dans cette région, on ne compte plus les cas de flagellations de 60 à 2000 coups de fouet, d'emprisonnement, de lapidation voire de décapitation !

EN ASIE

En Inde, l'article 377 du code pénal stipule que l'on peut être arrêté sur-le-champ si on est homosexuel. Les gays sont victimes de chantage, les lesbiennes réduites au silence et les transsexuels harcelés. Les pays voisins du sous-continent ne sont pas plus tolérants.

En Chine, Taïwan, Corée, Cambodge, Vietnam et Philippines, le code pénal est muet, mais la communauté gay et lesbienne est fréquemment l'objet de pressions et de répressions policière

EN AFRIQUE

Seuls les Sud-Africains bénéficient d'une protection maximale garantie par la Constitution. Ce pays accorde d'ailleurs le statut de réfugié aux homosexuel(le)(s) opprimés (droit garanti par le même texte).

Au Zimbabwe, la loi contre la sodomie a servi le président Mugabe, qui a pu éliminer son rival politique. Dans les pays africains, les peines vont de la simple amende au châtiment suprême.

Dans certains cas extrêmes, l'homophobie a conduit à des meurtres, que la victime soit soupçonnée d'homosexualité à tort ou à raison. Les agressions homophobes ont même été fréquentes sous le régime nazi. Il est difficile de savoir combien de victimes homosexuelles furent déportées et assassinées entre 1933 et 1945 par ce régime mais les travaux sur bases des condamnations « légales » suggèrent 10 000 victimes, ainsi que 10 000 déportés homosexuels. Inclus dans le systémes de marquage nazi ,les homosexuels étaient tenus de porter un triangle rose. Enfin, le taux de mortalité des homosexuels prisonniers dans les camps est estimé à soixante pour cent. La déportation inconnue des  homosexuels s'estimerait en réalité à 75 000 victimes. Mais avec la destruction des dossiers, ce  n'est qu'une estimation et peut-etre beaucoup plus important .

À Cuba,des centaines d'homosexuels hommes et femmes, et de travestis furent envoyés dans des unités militaires d'aide à la production (UMAP) entre 1965 et 1967où ils devaient être « rééduqués». Pour les auteurs du livre noir du communisme, il s'agissait de camps de concentration : les prisonniers vivaient dans  des conditions très difficiles, ils étaient obligés de travailler forcé, étaient mal nourris et subissaient des mauvais traitements. Les homosexuels ont été ensuite interdits dans l'éducation et dans la représentation artistique de Cuba à l'étranger. Des purges homophobes ont été organisées, notamment à l'université de la HAVANE.

Mariela Castro nièce de Fidel Castro et militante LGBT, donne une toute autre version de cette époque : « Ce n’était pas des camps, c’étaient des unités militaires d’appui à la production qui s’étaient créés, comme une sorte de service militaire pour faciliter l’obtention d’une qualification aux fils d’ouvriers et de paysans qui à la sortie leur permettrait l’accès à un travail mieux rémunéré. Cela était l’idée qui avait été proposée au nouveau ministère des Forces armées révolutionnaires. C’était une période avec beaucoup de confusions, une nation révolutionnaire était en train de se créer en même temps que des attaques de terrorisme d’État dont le peuple cubain était l’objet : c’était très difficile. Ce fut une des initiatives et dans certaines de ces unités se trouvaient des gens qui humiliaient les homosexuels, qui considéraient qu’il fallait les faire travailler pour qu’ils deviennent des « hommes ». Il fallait les « transformer », ça c’était l’idée de l’époque, et elle était ancrée dans le monde entier. Même les psychiatres pratiquaient des thérapies pour les faire devenir hétérosexuels. »

En 1980, le gouvernement a expulsé de nombreux homosexuelsl. Les « actes homosexuels » ont été officiellement dépénalisés en 1979, et les dernières références homophobes ont été supprimées de la loi cubaine en 1997.

En 1992, Vilma Espin, femme de Raùl Castro, dénonce publiquement la répression et les discriminations qui ont longtemps visé les homosexuels. Ce combat a été repris par sa fille Mariela Castro, un de ses quatre enfants, actuellement présidente du CENTRE NATIONAL D'EDUCATION SEXUELLE CUBAIN.

Signe de cette évolution significative, il est à noter que Cuba fit partie des 66 pays de l'ONU à signer une déclaration en faveur de la dépénalisation universelle de l'homosexualité, en décembre 2008.

Des militants LGBT du pays dénonce malgres tout plusieurs milliers d'arrestations par an et des condamnations judiciaires en raison de l'homosexualité

De nos jours, les actes homosexuels sont encore passibles de peinesdans sept pays : Afghanistan, Arabiesaoudite, Iran, Nord du Nigeria, Mauritanie, Soudan et Yémen. Ces législations sont effectivement appliquées. Ainsi, le 19 juillet 2005, deux adolescents iraniens, âgés de 16 et 18 ans ont été pendus à Mashhad, en Iran pour avoir eu des relations homosexuelles. Le recours déposé par l'avocat des condamnés devant la Cour suprême de la République islamique d'Iran fut rejeté. Au Nigéria en 2007, 18 homosexuels sont jugés et risquent la peine de mort dans l'État de Bauchi.

Si, dans nos régions, l'homosexualité connaît enfin une reconnaissance sociale, que nos responsables politiques s'intéressent enfin au sort des gays et des lesbiennes pour tenter d'améliorer leur vie, il n'en est pas de même dans d'autres pays. Nous sommes surpris de voir figurer dans la liste des Etats où il ne fait pas bon être homosexuel(le) des pays traditionnellement étiquetés "politiquement corrects".

Au niveau mondial, le premier constat est catastrophique. 80 pays sur les 200 (soit 40%!) qui sont reconnus au sein de l'ONU criminalisent encore l'homosexualité, beaucoup d'autres la condamnent indirectement et certains l'utilisent pour exercer des pressions politiques.

Il y a encore une dizaine de pays où l'homosexualité est passible de la peine capitale. Il s'agit de pays qui appliquent sans discernement la charia : Afghanistan, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Iran, Mauritanie, Pakistan, Soudan, Tchétchénie et Yémen. Dans trois de ces pays, il y a eu récemment des exécutions pour cause d'homosexualité (Afghanistan, Arabie et Iran).

Dans de nombreux autres pays, la prison, avec parfois de longues peines, est le régime réservé aux homosexuels. Les pays où le mariage homosexuel est possible sont encore très minoritaires.

Au siècle des Lumières, l’homosexualité devient un « goût » plutôt qu’un vice. Dans "Essai sur la pédérastie", le philosophe anglais Jérémy Bentham s'interroge sur la sévérité des peines infligées aux homosexuels.
Selon lui, l'homosexualité ne produit aucun préjudice à personne. Il va même jusqu'à affirmer que tous les  personnages de l'antiquité ont eu, à un moment ou un autre, un certain penchant homosexuel.

 Jérémy Bentham, 1748-1832

Dans son ouvrage "Des délits et des peines" Cesare Beccaria, pense notamment qu'il faut décriminaliser l'homosexualité.

  Rousseau, quant à lui, est beaucoup moins favorable à l'homosexualité. Dans le livre II des "Confessions", il démontre même un dégoût certain pour les homosexuels.

En dehors de ces débats philosophiques, l'homosexualité va gagner du terrain dans les villes.

En France, suite à la Révolution de 1789, l'Assemblée Constituante adopte en 1791 le nouveau code pénal et supprime les relations entre personnes de même sexe de la liste des délits. C'est le Duc de Cambacérès (1753-1824)qui rédige les nouveaux codes civil et pénal. Napoléon est pleinement conscient de l'orientation affective de son second. Bien que son complice et protecteur, Napoléon lui conseillera tout de même de s'afficher avec une femme pour faire cesser les railleries à son sujet. Mais, l'absence de poursuites au niveau légal n'implique pas pour autant une plus grande acceptation morale des relations entre hommes, qui restent extrêmement mal jugées par la bourgeoisie, les autorités religieuses et par la population.

En Autriche, malgré quel'Empereur Joseph II a aboli la peine de mort pour sodomie en 1787, une loi héritée du Saint-Empire Germanique, la peine reste la prison à vie avec travaux forcés jusqu'en 1852. Une année plus tard, l'Autriche criminalise les relations sexuelles entre femmes, mais réduit par la même occasion les peines frappant les relations entre hommes.

En 1813, la Bavière suit l'influence du Code Napoléon, et sur les recommandations du juriste Anselme Von Feuerbach, dépénalise les relations entre personnes de même sexe. En 1851, la Prusse punit de prison "la débauche contre nature", à savoir la sodomie.

En Angleterre, sous le règne de la Reine Victoria, la peine de mort est abolie en 1861 et transformée en prison à vie.

Malgré cela, au XIIe siècle, la réforme de Martin Luther ne viendra pas en aide aux homosexuels, bien au contraire. Il se servira de la cause de l’homosexualité contre l’église catholique, notamment du fait que les prêtres soient célibataires. Petit à Petit, l'homosexualité, de péché religieux devient un péchée contre l'Etat. Malgré cela, dans certains pays, une certaine tolérance continue de s'étendre.La rivalité entre les deux églises (catholique et protestante) occupant la majorité des débats, on ressent moins le besoin de trouver un adversaire en la personne des homosexuels. Par exemple, en France sous le règne d'Henri III (1574-1589). Il est de notoriété publique que ce roi aime la compagnie de ses "mignons", ce qui conduit le poète Pierre de Ronsard à écrire des vers pour se moquer de ce penchant homosexuel du souverain.Mais, cette tolérance est uniquement présente dans les milieux aisés de la société et uniquement si on respecte les rôles dominant/dominé.

Martin Luther, 1453-1546

Pierre de Ronsard, 1524-1585

Leonard De Vinci(1452-1519), artiste et scientifique de génie, est dénoncé à l'âge de 24 ans pour avoir entretenu des relations avec un jeune homme de 17 ans, mais l'affaire est classée par manque de preuves. Plus tard, il prendra sous son aile dès ses 10 ans le jeune Gian Giacomo Caprotti qui restera auprès de son maître pendant 25 ans jusqu'à son départ en France. Sa vie privée quant à l’absence de femme à ses côtés laisse supposer son orientation affective. Cette tendance se retrouve dans quelques-unes de ses œuvres,  telles que l'Allégorie du plaisir et de la peine ou le Vieillard et jeune garçon se faisant face.

Leonard De Vinci

Le vieillard et le Jeune se faisant face,

vers 1480

A la Renaissance, l’homosexualité renaît à travers l’art. En effet,celle-ci va permettre de relâcher très légèrement la pression sur les homosexuels notamment grâce à la redécouverte des chefs d'œuvres de l'antiquité. Si les textes se montrent toujours aussi fermes, en pratique un certain libéralisme réapparait. Les homosexuels trouveront à travers l'art un moyen de s'exprimer.  Pendant toute cette période, les tableaux présentant des hommes nus se multiplient.

Michel Ange (1475-1564), amoureux du beau, amoureux du corps masculin et amoureux de nombreux garçons, glorifiera à travers la plupart de ses œuvres la beauté de ce corps.Du célèbre David (1500), devenu l'icône gay par excellence, à l'Esclave mourant (1515), en passant par les 20 Ingudo qui ornent les plafonds de la Chapelle Sixtine (1508-1510), il ne cesse de représenter la beauté humaine.

                                                          Portrait de Michel Ange

        David, 1500                             L'esclave mourant, 1515                       Ingudo, 1510

Cependant, entre le Xe et XIIe siècle, l’amour courtois existe entre hommes comme en témoigne la littérature chrétienne de l'époque (Saint-Anselme, Saint-Bernard de Clairvaux, Saint-Aelred de Rielvaux, ou l'évêque Marbod de Rennes de l'école de Chartres, dont les poèmes vantant l'amour entre hommes sont diffusés en Europe), et plusieurs papes et hommes de pouvoir renoncent à poursuivre les actes homosexuels (Synode de Latran 1059, Concile de Londres 1102, Décret de Gratien 1140). Le terme de "Ganymède", en référence au célèbre mythe grec qui voit le splendide fils du Roi de Troie enlevé par Zeus, devient synonyme du mot "gay" actuel.

Le vocable de "sodomite" semble pour un temps relégué aux oubliettes, mais il ne tardera pas à revenir en force.

La montée de l’absolutisme au XIIIe siècle, va porter un rude coup à l’homosexualité. Saint-Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien de renom, jouera un grand rôle dans le retour de la répression contre les homosexuels et dans la position homophobe de l'église catholique. Le plus souvent, les homosexuels sont dirigés contre l’église. A ce titre, ils sont condamnés à la peine capitale. D'un pays à l'autre, les modalités d'exécution varient: en Espagne, par Alfonso X de Castille en 1256,  celui qui est déclaré coupable de "péché contre nature" est castré et lapidé; en France, on préfère le bucher ; en Angleterre, on les enterre vivant ; en Italie, un tribunal spécial est instauré pour poursuivre les crimes de sodomie…

Ce phénomène de société donne lieu à de terrible débordement :

En Angleterre, le roi Edward II, dont l’attirance pour les hommes est de notoriété publique, se fait castré et empalé en 1327.

En France, Philippe Le Bel s'acharne contre les Chevaliers de l'Ordre des Templiers en les accusant d'hérésie et de sodomie et les faits massacrer.