entre le Xe et XII siècle

Cependant, entre le Xe et XIIe siècle, l’amour courtois existe entre hommes comme en témoigne la littérature chrétienne de l'époque (Saint-Anselme, Saint-Bernard de Clairvaux, Saint-Aelred de Rielvaux, ou l'évêque Marbod de Rennes de l'école de Chartres, dont les poèmes vantant l'amour entre hommes sont diffusés en Europe), et plusieurs papes et hommes de pouvoir renoncent à poursuivre les actes homosexuels (Synode de Latran 1059, Concile de Londres 1102, Décret de Gratien 1140). Le terme de "Ganymède", en référence au célèbre mythe grec qui voit le splendide fils du Roi de Troie enlevé par Zeus, devient synonyme du mot "gay" actuel.

Le vocable de "sodomite" semble pour un temps relégué aux oubliettes, mais il ne tardera pas à revenir en force.

La montée de l’absolutisme au XIIIe siècle, va porter un rude coup à l’homosexualité. Saint-Thomas d'Aquin (1225-1274), théologien de renom, jouera un grand rôle dans le retour de la répression contre les homosexuels et dans la position homophobe de l'église catholique. Le plus souvent, les homosexuels sont dirigés contre l’église. A ce titre, ils sont condamnés à la peine capitale. D'un pays à l'autre, les modalités d'exécution varient: en Espagne, par Alfonso X de Castille en 1256,  celui qui est déclaré coupable de "péché contre nature" est castré et lapidé; en France, on préfère le bucher ; en Angleterre, on les enterre vivant ; en Italie, un tribunal spécial est instauré pour poursuivre les crimes de sodomie…

Ce phénomène de société donne lieu à de terrible débordement :

En Angleterre, le roi Edward II, dont l’attirance pour les hommes est de notoriété publique, se fait castré et empalé en 1327.

En France, Philippe Le Bel s'acharne contre les Chevaliers de l'Ordre des Templiers en les accusant d'hérésie et de sodomie et les faits massacrer.